Militaire, après avoir effectué mes cours de formation de Manoeuvrier² dans la Marine en 1982, j'ai choisit comme première affectation, le bataillon des marins-pompiers de Marseille. Alors que je venais d'être formaté à la discipline, à l'ordre, au respect des supérieurs, je suis arrivé dans un autre monde, ou le matelot tutoie le maitre-principal (l'adjudant-chef), lui tape dans le dos comme son meilleur pote. C'est un peu la particularité qui fait le charme de cette affectation : la rencontre entre le monde des marins qui naviguent, qui changent de port d'attache au cours de leur carrière (les "flottards") et le monde des marins-pompiers, pompiers avant tout, marins sédentaires qui passent toute leur carrière à Marseille. Pendant un peu plus de quatre ans, j'ai pu piloter les bateaux-pompes de la caserne de La Bigue sur le port. J'était fier comme Artaban². Avoir la maitrise d'un bâtiment de 44m de long ( Le Lacydon), être" maitre de la manoeuvre de la route et des allures", à 22 ans j'étais sur un nuage. Mais si j'ai tellement de bons souvenirs de cette affectation, je crois que cela tient aussi aux gens que j'ai cotoyé pendant ces années, en particulier mon "patron"² de l'époque, le maitre Charles Lanzada, d'origine corse, que j'ai continué à appeler "patron", alors que lui et moi avions quitté la Marine nationale depuis longtemps. On s'etait revu deux fois en 35 ans, chez lui, à Gémenos à coté d'Aubagne..

Je viens d'y passer 4 jours, chaleureusement accueuilli par Charles et sa femme Marie-Christine, avec l'impression de presque faire partie de la famille. Charles est resté très lié à la Marine Nationale, membre actif d'une association d'anciens marins. Bien sur, nous avons évoqué nos années au bataillon et passé en revue la quasi totalité des marins et marins-pompiers que nous avons cotoyés. A chaque nom évoqué par Charles, noms que j'avais oubliés, j'ai revu un visage, parfois une voix, une anecdote, une attitude, un fait marquant. Maintenant que j'ai tout loisir de voyager, on se reverra plus souvent.

Durant cette halte à Gémenos, j'en ai profité pour :

  • monter en VAE le col de l'Espigoulier, pour moi une des plus belle route de provence, ou l'on se rapproche du Pic de Bertagne, d'ou l'on peut apercevoir au loin Marseille d'un coté, la chaine de la Sainte-victoire de l'autre. on n'y voit egalement le Garlaban ( que l'on voit dans le générique des films "Jean de Florette" et "Manon des sources")
  • visiter les calanques de La Ciotat, celles de Mugel et de Figuerolles, avec mes hôtes. 
  • Grimper en falaise avec Michel et les "Michels" (article précédent).
  • parcourir la vallée de Saint-Pons à Gémenos.

Je me suis remis en route vers le parc national du Mercantour dans les alpes maritimes, après un bref arrêt dans la région Toulonnaise. En effet, dans la rade de Toulon, j'ai trop de bon souvenirs pour ne pas sombrer dans la mélancolie. Etre nostalgique, je trouve que c'est bien, mais il ne faut pas trop s'y attarder.

²manoeuvrier : Le technicien pont navire - manœuvrier assure le bon déroulement des différentes manœuvres du navire (mouillage, amarrage, ravitaillement à la mer, remorquage) et l'entretien du matériel associé. Il met aussi en œuvre et entretient les engins nautiques annexes (vedettes de servitude, embarcations pneumatiques avec moteurs in-board ou hors-bord). Il  est affecté à bord de bâtiments de tous types ou parfois à terre au sein d’une base navale pour la manœuvre des remorqueurs portuaires. Ces spécialistes sont appelés familièrement  les boscos. Le bosco est généralement un officier marinier supérieur. C'est le « patron » des manœuvriers du bord

fier comme Artaban² :  Pourquoi dit-on fier comme un bar tabac ? Artaban était le nom de différents rois parthes et d'un héros de Gautier de la Calprenède, réputés pour leur orgueil et leur fierté. De là dérive l'expression fier comme Artaban. Par plaisanterie, le célèbre humoriste Coluche la déforme en fier comme un bar-tabac.

Montée du col de l'Espigoulier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Forêt de la valléé de Saint-Pons

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Calanques de La Ciotat :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En fleur , les arbres de Judée

 

 

 

 

 

 

 

Mes hôtes : Marie-Christine et Charles (photo à venir)