Un itinéraire exeptionnel. Un départ "tranquillou" ( oui, plus personne ne dit tranquillou...), puis une petite piqure de rappel au programme qu'est le surplomb ( le dévers du cul tourné qu'il s'appelle, soit !) pour se reveiller et se rappeler que l'on est dans une via ferrata. On continu de progresser facilement jusqu'à une encablure² du pilier ou il est possible de se reposer , se restaurer et d'envisager la suite, ou pas, de prendre une échappatoire et "échapper"   à l'épreuve de la passerelle remuante et de l'impressionante ascension du pilier des courants d'air, vertigineuse, mais extrêmement bien équipée. Apres les quarantes premiers mètres verticaux, on s'engage dans un système de traversées ascendantes, non moins vertigineuses, sur une vingtaine de mètres supplémentaires ou les pieds sont bien souvent au contact du rocher  (à moins de pratiquer couramment le grand écart), un beau calcaire gris clair. Et ce n'est pas fini. La fin, se déroule en partie sur une pente à 45 degré en adhérence et dans des cannelures². La descente est un moment cablée dans les parties les plus raides. Quand aux paysages, on peut voir en particulier, tout au long de l'ascension, la chaine des Aravis, et même apercevoir le Mont Blanc au loin. L'ensemble de la via est donnée pour 3h30 d'ascension et 1h30 de descente, 500m de denivelé, ce qui pour une fois correspond à la réalité ( ma réalité). En raison de ces éléments, je l'aurai cotée un peu plus dur (D). J'ai eu la chance d'être devancé par Benjamin et Claire que l'on aperçoit sur quelques photos ( on se sent moins seul dans cette immensité). Les quelques photos ou j'apparais ont été prises par Benjamin. Orienté sud-ouest, il est judicieux, en plein été, de la faire en matinée.

²une encablure : Ancienne mesure marine de longueur appliquée aux câbles des ancres et qui servait à estimer les courtes distances. (L'encablure était de 120 brasses [environ 195 m] ; lors de l'adoption du système métrique, on la fixa à 200 m.) Le a ne prend pas d'accent circonflexe, malgré l'origine du mot, issu de câble.

²cannelures : Les cannelures correspondent à des ensembles de stries ou de rainures plus ou moins larges et régulières, à la surface d'une paroi. Elles peuvent résulter de différents phénomènes : dissolution de la roche calcaire, stries tectoniques dues à un mouvement coulissant de faille, cannelures dues au passage d'un glacier. voir photo 60, un  océan de canelures.