C'était durant l'été 1984, lors d'une randonnée entre Castellane et Moustier-sainte-Marie dans les Alpes-de-haute-Provence, avec Pierre, Christophe, et deux autres personnes dont j'ai oublié les prénoms, mais pas la silhouette de l'une d'elle, la seule fille du groupe, qui comme chacun, devait transporter sa tente, son couchage, sa nourriture et son eau (autonomie complête). Je ne me souviens pas de son visage mais de deux petits mollets que l'on pouvait apercevoir sous l'énorme sac à dos qu'elle portait et qui la cachait quasiment entièrement.

C'est à cette époque que j'ai decouvert que des "timbrés" escaladaient les falaises. Quand nous nous sommes installé dans le camping de La Palud sur Verdon, nous n'avons pas tout de suite compris pourquoi autant de gars et de filles étaient en permanence à faire des tractions sur les branches des arbres (tu voies l'image ?)

Une de nos étapes consistait à faire le sentier Martel (ou Blanc Martel) sur le GR4 qui démarre au lieu-dit le "Point sublime" de la commune de Rougon, jusqu'au Chalet de la Maline sur la rive droite du Verdon. Ce sentier emprunte deux tunnels creusés dans la roche dont un de 670m (lampe obligatoire) ainsi qu'un escalier métallique de 80m de dénivelé permettant de passer la brèche Imbert.  Le temps moyen de cette randonnée de presque 16km est de l'ordre de 6h30. Je me souviens que lors d'un passage du sentier au plus près du Verdon, naïvement nous avions tenté de pêcher des poissons à l'aide d'une perche de bois mort au bout de laquelle était ficelée une fourchette... Ah les aventuriers !

Arrivés au Chalet de la Maline, complêtement deshydratés, l'hôtelier ne voulait pas nous donner de l'eau. Il disait être lui-même limité avec sa citerne. Nous n'avons pu que lui acheter cinq bouteilles de limonade "englouties" en moins d'une minute chrono.

Le sentier est "traditionnellement" emprunté dans l'autre sens, considéré comme un peu plus facile. Aujourd'hui, je n'ai pas fait le sentier en entier. Je me suis arrêté à la Mescla, ce lieu ou l'Artuby, se verse dans le Verdon, et j'ai fait le chemin inverse pour retrouver Bernard (oui, je n'en parle pas souvent de Bernard, mon fourgon). Je voulais également faire sentier de l'Imbut (comprenez l’Imbuq c’est à dire l’entonnoir en provençal), qui lui, parcourt la rive gauche du Verdon et est considéré comme le plus beau. Mais en cette période de vacances scolaires, en plus d'être le week-end de Pâques, les gorges sont envahies de touristes et vacanciers ( Je ne suis ni un touriste, ni un vacancier ...). Alors j'ai préféré m'échapper en des lieux moins fréquentés.